Si le coût de nos prestations est souvent reconnu comme l’épaisseur du trait de crayon, il est pourtant négocié jusqu’à l’os alors que la qualité de celles-ci est porteuse de conséquences considérables.
Est-il raisonnable de négocier quelques centaines d’euros sur la réalisation d’un Etat Descriptif de Division qui va conditionner des décennies de vie d’un immeuble et d’un collectif humain qui joue dans son logement une partie de sa vie patrimoniale ?
Est-il encore possible de croire, pour de véritables professionnels, que tous les immeubles ne sont que des tableaux Excel avec des surfaces sans tenir compte de tous les critères qui font de l’observation terrain la finesse d’analyse permettant l’harmonie à venir du fonctionnement, l’acceptabilité des charges, investissements et décisions. Je ne peux le penser au risque de croire que certains professionnels auraient un mépris profond de leurs clients acquéreurs !
Est-il raisonnable de négocier 50 euros sur un dossier de demande d’ouverture de terrasse quand on pense que cette dernière peut représenter plus de 50% du chiffre d’affaires du restaurant une fois acceptée ? Un dossier peaufiné, incontestable, montrant les espaces intérieurs, les abords, l’impact sur l’esthétique générale, … sera analysé avec d’autant plus de chances d’une décision positive que le respect du service instructeur aura été préservé. Heureusement, il est des avocats qui ont bien compris l’importance de la qualité d’un dossier pour le succès de leurs clients. Mais que d’explications à leurs propres clients pour leur faire débourser ces quelques euros qui vont contribuer à leur fortune à venir. L’origine auvergnate y serait-elle pour quelque chose ?
Est-il raisonnable d’imaginer qu’un bornage ou une reconnaissance de limite puisse se faire à 1200 euros et non au moins à 2500 euros ? En effet, outre le levé terrain mobilisant une équipe de deux personnes, le traitement graphique, il y a toutes les démarches de recherches des archives, leur analyse expertale (par les plus sachants de nos structures, les Géomètres-Experts), les démarches administratives de convocation, le temps passé en pédagogie, explications et études des dires des uns et des autres dans le respect de leurs convictions et éléments probants. Sauf à prétraiter les dossiers et tenter d’imposer une conviction personnelle ou pire celle de son client, garantissant des recours contentieux très coûteux à venir, il est un temps qu’il faut consacrer, il est des compétences qu’il faut mettre en face et cela a un coût qu’il convient d’assumer.
Pourquoi cet édito sur le sujet ? À l’heure où le monde doit assumer d’envisager une décroissance de consommation de biens manufacturés, il n’en est pas de même des conseils et services. Or il est toujours plus difficile d’accepter de payer du conseil qu’un gadget sur Amazon qui sera « tangible » dans la main par sa combinaison plastique/métal/électronique. Nos collaborateurs ne sont pas assez valorisés au regard de leurs compétences et engagements, voilà une réalité !
Comme le disait feu mon grand-père maternel « Je n’ai pas les moyens d’acheter de la m… » ; alors, chers amis, ne vous trompez pas et venez chercher la qualité Gexpertise en ne nous serrant pas trop la bride. Il y a des femmes et des hommes derrière qui méritent leur salaire.
Eric MALENFER Président - MRICS - Géomètre-Expert associé
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