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LE BILLET DU PRÉSIDENT : Le changement, c’est maintenant

Il est de coutume de dire qu’il convient d’être agile afin de s’adapter aux circonstances nouvelles et parfois imprévues se présentant à nous. Rarement une telle qualité fut nécessaire de manière aussi globale.

Deux grandes causes principales :


La première nous concerne tous. Il s’agit du changement indispensable de consommation des ressources de la planète dont le changement climatique est une conséquence aux multiples rebondissements. Parmi ces derniers, certains touchent les particuliers avec l’obligation progressive de changer de mode de transport, de troquer leur voiture Crit’air 3 qui devait ne plus entrer dans le périmètre de l’A86 en Région Parisienne dès juillet 2023, échéance repoussée selon toute vraisemblance à fin 2024. Sont concernés 380 000 véhicules. Les petits bailleurs privés commencent à découvrir les conséquences des DPE F et G. La relocation interdite en cas de notation G provoque panique, sentiment d’injustice face à une population, bien souvent retraitée et propriétaire, dont le sentiment de responsabilité face à la situation climatique est quasiment nul tout comme l’est l’anticipation sur les besoins de transformation du patrimoine bâti. La génération d’après s’en chargera ! Tiens, cela résonne bien avec la logique tant entendue pour les retraites. Les efforts seront pour les suivants. Or cela n’est plus tenable, nous devons tous collectivement contribuer à un nouveau modèle, qu’il soit choisi ou non. Faire accepter à des propriétaires de plus de 70 ans qu’ils doivent investir et réaliser des travaux dont le ROI ne sera sans doute constatable qu’après leur décès nécessite des trésors de pédagogie et de patience. Quel beau terreau pour les populistes de tout poil s’engouffrant dans les inquiétudes légitimes et, au lieu d’accompagner cette nécessaire mutation, confortent les intéressés dans un sentiment d’injustice et d’inutilité des mesures. Si nous ne nous concentrons que sur les logements, cela concerne plus de 320 000 logements en classe G et près de 590 000 en classe F (déjà soumis à l’audit énergétique en plus du DPE en cas de vente). Nous frisons le million de logements concernés par les nouvelles mesures énergétiques. Ajoutons-y toutes les actions des grands bailleurs sociaux afin de réduire les coûts énergétiques assumés par leurs locataires aux revenus souvent fragiles. Le logement touche tout le monde, il ne se délocalise pas, il génère de l’emploi durable à tous les niveaux de qualification. Il est temps que le politique fasse preuve d’agilité et décide d’aimer le logement.

La deuxième source de tension dans le monde réside dans une montée en puissance d’états cleptocrates dont les ressources naturelles ou industrielles donnent à leurs potentats un pouvoir jamais atteint leur permettant de conserver celui-ci grâce à des prérogatives régaliennes normalement au service des populations mais détournées au profit de quelques-uns. Le pouvoir pernicieux et redoutablement efficace qu’est celui de la désinformation et des usines à trolls a des conséquences encore mal mesurées. Il n’était pas habituel de voir des pays dirigés avec les mêmes codes que ceux des groupes mafieux, nous y sommes. Ne détruisons donc pas nos états de droit, mesurons nos paroles quand nous cherchons à les discréditer au profit de régimes laissant peu de place à l’initiative individuelle, la liberté de penser et ce bonheur de tous les jours dont nous devons prendre conscience : La liberté de parole.


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